Hypatia, au travers des siècles

C- Hypatie, le personnage historique

Afin de mieux comprendre la symbolique d’Hypatie il est indispensable de la replacer dans son contexte historique.

Chronologie

En 412 l’évêque Théophile meurt. Bien qu'il ait fait détruire le Temple de Sérapis, il ne s’est jamais opposé à Hypatie en trente ans. C’est son neveu Cyrille qui lui succède. Débute alors la tragédie d’Hypatie. En 413 son élève préféré, Synésios de Cyrène, meurt. Elle n’a alors plus de protecteur puissant. Cyrille exerce son autorité par l’intermédiaire de son armée privée. Il entre en conflit avec le gouverneur civil Oreste. Ce dernier est accusé d’avoir fait torturer à mort un Chrétien, pour les Juifs. Ce prétexte se traduit par un massacre entre les deux communautés. Cyrille fait détruire les synagogues et expulser les Juifs. Il pensait que,  Hypatie étant largement connue et respectée, elle aurait un mauvais impact sur la croissance du Christianisme, puisqu'elle n'était pas en accord avec les doctrines qu'ils enseignaient. Cyrille la détestait car elle était une femme frêle, osant être libre et penser pour elle-même.

En 415 on tente d’assassiner Oreste. Hypatie, proche de lui, est fortement soupçonnée d’avoir empêché volontairement sa réconciliation avec Cyrille. Hypatie est alors assassinée. Mais il est impossible de prouver si Cyrille est directement impliqué.

Le meurtre d’Hypatie marqua un tournant: après sa mort, de nombreux chercheurs et philosophes quittèrent Alexandrie pour l'Inde et la Perse, et Alexandrie cessa d'être le grand centre de l'enseignement et de la science du monde antique.

Sa vie

Après avoir travaillé avec son père au Musée, Hypatie voyagea à Athènes et en Italie. En plus de ses lectures philosophiques, elle donnait des cours privés à de nombreux hommes socialement importants. En outre, la plupart de ce que nous savons d'elle provient de sa correspondance avec Synésios de Cyrène - voir la partie littérature - son élève préféré.

D'après l'encyclopédie Suda, c’est à ses 31 ans qu’Hypatie devint la directrice du Musée. Mais Hypatie n'était pas la première femme à se trouver à la tête d'une importante école comme le Musée.

Son oeuvre

Hypatie est réputée pour avoir été une très grande mathématicienne. On lui doit notamment un commentaire de l’Arithmétique de Diophante et un commentaire sur les sections coniques d’Apollonios. Elle est également l’auteur du troisième livre du commentaire de l’Almageste de Ptolémée, commencé par son père. Son père, en effet, est aussi devenu l’un de ses plus proches associés.

Après Hypatie, il faut attendre 700 ans avant qu'une autre femme puisse être reconnue comme scientifique.

Le Néoplatonisme

Hypatie prit la tête de l’école platonicienne à Alexandrie vers l’an 400 après JC. Là, elle enseigna les mathématiques et la philosophie, dont principalement le Néo-platonisme. Elle avait pour modèle Plotin, le fondateur du Néo-platonisme, et Iamblichus qui était un néo-platonicien vers 300 après JC.

Plotin pensait qu’il y avait une suprême vérité, au-delà de la portée de la pensée ou du langage. L’objectif de la vie était d’atteindre ce but qui n’a jamais pu être clairement défini. Plotin insista sur le fait que l’Homme n’a pas la capacité mentale de comprendre en totalité, à la fois le but ultime et les conséquences de son existence.

Iamblichus distingua plusieurs niveaux dans une hiérarchie où culminait la suprême réalité. Il y avait un niveau de réalité correspondant à chaque pensée distincte dont l’esprit humain était capable. Hypatie enseignait ces idées philosophiques avec une plus forte accentuation scientifique que ses prédécesseurs néo-platoniciens.

Sa mort

Était-elle un danger pour la croissance du Christianisme ? Était-elle trop libre, trop émancipée ? Les véritables conditions de sa mort, dont on distingue trois versions, restent entourées de mystère. Certaines fois elle aurait été tuée par une foule sous la direction de Pierre le prêcheur. Ou, après avoir été attaquée à sa demeure, un moine l'aurait attrapée et tuée avec des morceaux de poteries. D’autres fois des moines l'auraient attrapée et amenée au Caesarium, puis lui auraient enlevé ses vêtements, et l'auraient coupée avec des coquillages, lui écorchant ainsi le corps. Sa mort est l’événement le plus relaté de sa vie.

Page suivante : Littérature (1): Palladas, Socrate le Scolastique

 

La maison grecque | Alimentation | La médecine grecque | L'éducation | Les vases & leurs fonctions | La femme | Démocratie | Schéma: organisation de la cité | La monnaie | Le commerce & les colonies | Le théâtre | Les Jeux Olympiques | Socrate | Alexandre le Grand | Lysias | Les dieux grecs | Delphes | Les temples | Les troupes | La guerre de Troie | La Crète | Sparte | Mycènes | L'Acropole | Chypre | Art | Hypatia | Alexandrie | Le Christianisme | Glossaire | Chronologie | Liens | Accueil

© 2005 - Tous droits réservés
Si vous souhaitez reproduire partiellement ce site, merci de mentionner ce site en source :)